lundi 18 octobre 2010

Cette semaine, voici la lettre M.

Le premier mot est le mot makgeolli(막걸리).

Le makgeolli est un alcool de riz coréen, plutôt doux, puisqu’il fait en général dans les 6°. Il est d’un aspect laiteux, et légèrement pétillant, avec un dépôt blanc, ce qui fait qu’il faut l’agiter avant de le boire. Il est obtenu en faisant fermenter du riz et d’autres céréales.

Le makgeolli est aussi appelé takju (탁주, 濁酒), ce qui veut dire alcool trouble, en raison justement de son manque de limpidité. Il fut aussi longtemps appelé nongju (농주, 農酒), ce qui veut dire alcool rural. Mais il a subit une poussée de popularité récente qui l’a fait passer au premier plan des alcools consommés en Corée, y compris en ville.

Le mot suivant est le mot mariage.

Voici comment on se marie actuellement en Corée. Le mariage à la mairie est une formalité administrative et ne donne lieu à aucune cérémonie.

La cérémonie est indépendante et dépend des convictions de chacun. Si c’est une cérémonie religieuse, elle aura lieu dans une église, sinon, elle pourra être une cérémonie confucianiste dans la plus pure tradition coréenne, avec palanquin et autres.

Mais en général, elle peut se passer n’importe où, avec un maître de cérémonie qui va marier les époux, et qui est choisi par les familles. Celui-ci peut être un ami de la famille, un professeur, le patron, etc.

YLB. Et le lieu peut être une université, le hall de la KBS, un grand hôtel ou encore une salle de mariage louée pour l’occasion, c’est d’ailleurs un commerce : il existe de grands bâtiments, parfois en forme de château, qui ne servent qu’à cela, et qui marchent très bien, multipliant les services, que ce soit pour avoir des fleurs, des musiciens, des effets laser, etc. Rien n’est trop beau pour un mariage.

Mais il reste un point commun, c’est la petite salle, qui existe jusque dans les églises catholiques, où on effectue une cérémonie devant un nombre de personnes réduit. C’est lors de cette petite cérémonie confucéenne que la mariée et le marié rendent hommage à leurs parents et beaux-parents. Divers rites traditionnels y ont lieu, C’est ce que l’on appelle le pebaek (폐백, 幣帛).

Le troisième mot de la semaine est le mot mousson, en coréen jangma (장마).

On imagine souvent la Corée comme un pays tropical. En réalité, la Corée est un pays de la zone tempérée, à la latitude de l’Espagne, et la neige n’y est pas rare en hiver. Ce qui induit en erreur, c’est, d’une part, une confusion avec le Vietnam, en raison des guerres que ces deux pays ont subies et de l’intervention américaine dans les deux pays, d’autre part, ce sont les pluies de mousson, qui sont traditionnellement assimilées aux pays tropicaux, ce qui est faux. La Corée subit ces pluies, mais, comme dit plus haut, n’est pas un pays tropical.

« Mousson » est un mot dont l’origine est le mot arabe mausem (موسم) et dont la signification est « saison ». Si ce sont les Arabes qui ont baptisé ce phénomène climatique saisonnier, ce n’est pas hasard. Car si mousson signifie en français des pluies d’été, ce terme réfère aussi plus généralement à un régime de vents qui a lieu aussi bien en Asie, où elle est la plus célèbre, qu’en Amérique ou en Australie, et ceci toute l’année.

Ces vents ont servi les Arabes qui les ont utilisés pour voyager et devenir les navigateurs que l’on connaît entre l’Asie et l’Occident. Les navires du golfe Persique pouvaient atteindre la Chine en été et en revenir en hiver, car ces vents changent de direction selon les saisons.

Tout est basé sur le principe suivant : les continents se refroidissent ou se réchauffent beaucoup plus vite que la mer. Donc, en hiver, l’air de la mer, plus chaud, monte et crée une dépression, ce qui fait que le vent va des terres vers la mer, et explique les hivers froids et secs de la péninsule coréenne, le vent venant du continent pour la sécheresse, et de Sibérie pour le froid.

En été, c’est le contraire, c’est l’air des terres, plus chaud, qui monte plus vite, et donc le vent va venir de la mer, chargé d’humidité. Nous avons donc des pluies de mousson, qui sont torrentielles le plus souvent, ceci sur toute la péninsule.

Mais heureusement, ces pluies durent moins longtemps que dans d’autres pays, puisqu’elles commencent au plus tôt vers la mi-juin, pour finir au plus tard vers la fin juillet, pour environ 2 à 3 semaines de pluies. Cette période appelée jangma laissera place à la période appelée hanyeoreum (한여름), pendant laquelle les températures restent très chaudes avec une très forte humidité, la chaleur continuant même la nuit. La différence de temps entre jangma et hanyeoreum, c’est que le front pluvieux est passé et est plus au Nord.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire