lundi 18 octobre 2010

Le quartier de Kyeongpo, situé dans le nord-est de la ville de Kangreung, doit son nom à son lac, qui s’appelait autrefois Kyeongho « lac-miroir », et qui était beaucoup plus grand qu’aujourd’hui. En effet, dans le passé, son pourtour faisait plus de 12 km, alors qu’aujourd’hui, il ne fait qu’environ 4 km seulement. On comprend donc pourquoi une vieille maison seigneuriale du 19ème siècle, située à plusieurs kilomètres de ce lac, s’appelle Seongkyo-jang, qui signifie la « maison à laquelle on accède par bateau ». Au moment de sa construction, elle se trouvait au bord du lac Kyeongho, qui était alors trois fois plus grand que maintenant. Et certains s’y rendaient en naviguant sur ce lac à tel point clair et tranquille qu’il était comparé à un miroir. Le lac Kyeongho ou Kyeongpo selon l’appellation d’aujourd’hui se trouve tout près de la mer, si bien qu’on a l’impression que c’est une baie. Le mot « po » signifie en effet la « baie ».

Quoiqu’elle ne se trouve plus aujourd’hui au bord du lac et qu’elle est donc d’aspect moins romantique qu’autrefois, la vieille maison Seonkyo-jang demeure toujours un lieu charmant. C’est surtout un lieu très attractif pour ceux qui apprécient l’architecture des maisons coréennes traditionnelles, les « hanok ».

Non loin de Seonkyo-jang, se trouve un lieu encore plus célèbre, le Ojuk-heon, la maison natale d’un grand maître confucianiste de la dynastie Joseon, Yi Yi. Sa mère Shin est non moins célèbre que son fils. Saimdang, de son nom honorifique, était une femme exceptionnellement cultivée pour son époque. Elle était aussi douée pour la peinture. Ses tableaux, parvenus jusqu’à nos jours, et dont la plupart ont comme thème des plantes et des insectes, sont considérés comme faisant partie des chefs d’œuvre de la peinture du Joseon. La maison de ses parents, où elle était venue pour l’accouchement selon la coutume de l’époque, doit son nom aux « ojuk », les bambous noirs, dans le jardin. Le futur grand maître confucianiste, Yi Yi, a passé son enfance sur ce lieu tranquille, entouré d’affection et de tendresse de sa mère. Notez au passage que ces deux personnages figurent chacun sur un billet de banque sud-coréen, le fils sur celui de 5 000 wons ; la mère sur la plus grosse coupure de la monnaie sud-coréenne, le billet de 50 000 wons.

Pour en venir à un autre lieu charmant de Kyeongpo, le pavillon Kyeongpo-dae se trouve sur un terrain élevé avec vue à la fois sur le lac et sur la mer. Nombreux sont les écrivains du Joseon, notamment les poètes, qui ont visité ce bâtiment ouvert sur tous les côtés et qui se sont inspirés du paysage pour écrire un poème. Au-dessous du toit en effet, sont accrochés des plaques en bois sur lesquels les ouvrages des poètes les plus célèbres sont reproduits en gravure. Ils se seraient inspirés, non seulement du beau paysage, mais aussi d’un petit verre. En fait, les poètes sont en général amateurs d’alcool. Et c’est sans doute l’un d’entre eux qui est l’auteur de ces mots : « au pavillon de Kyeongpo-dae, au clair de la lune, on voit cet astre dans cinq endroits différents, dans le ciel, sur la mer, sur le lac, dans le verre et dans les yeux de celui et de celle qui vous tient compagnie... »

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