« Arahan » : les papys ninjas
2010-10-06
La semaine dernière, nous vous avons présenté le film « Trouble Shooter », dont le scénario a été coécrit par le réalisateur sud-coréen Ryoo Seung-wan. Et c'est à ce dernier que nous allons nous intéresser cette semaine. Réalisateur spécialisé dans les films plutôt cools et légers, qui souvent mélangent humour, baston et vie urbaine, il a sorti en 2004 « Arahan », une comédie déjantée qui mélange justement tous ces éléments. Préparez vos kimonos, les papys ninjas débarquent à Séoul !
Pourtant quasi immortels et invincibles, les sept Grands maîtres du Tao broient du noir. Déjà, ils ne sont plus que cinq. "Ca fait de nous, quoi, des Power Rangers ?", ironise l'un d'entre eux. Dans le Séoul moderne du début du 21ème siècle, ils ne se sentent plus en phase avec leur époque. Leurs pouvoirs traditionnels sont certes très cools : ils peuvent certes marcher sur les murs et envoyer des ondes de choc rien qu'en secouant les mains, mais cela ne leur sert guère à faire bouillir la marmite. Et les options pour se recycler sont bien minces : l'une s'est lancée dans la voyance par téléphone, l'autre envisage de faire des démonstrations de kung-fu dans des shows télévisés... Des opportunités qui, au contraire de leurs talents, ne cassent pas des briques. Et surtout, nos cinq maîtres se sentent inutiles : "J'en ai marre de regarder le papier peint quand je pratique la lévitation", se lamente l'un. "Moi, la lévitation, ça ne me sert plus qu'à changer les ampoules", répond un autre.
Mais leur désœuvrement va bientôt prendre fin : car un autre Grand maître, le très méchant Baek-pung, vient de se réveiller. Lui a choisi de passer du côté obscur de la force : rongé son ambition de conquête du monde – ou du moins de la Corée -, il n'hésite pas à utiliser à des fins maléfiques le pouvoir du "Chi", cette force qui sommeille en nous tous et qui peut servir à accomplir des choses extraordinaires ... Il faut donc l’affronter.
Et l'élu, qui seul pourra s'opposer à Baek-Pung est un jeune policier maladroit et ahuri, interprété par l'acteur Ryoo Seung-bum, le propre frère du réalisateur. Ryoo est un acteur sympathique, qui possède un sourire ravageur et surtout de véritables talents de clown.
Ce jeune idéaliste possède un "Chi" extraordinaire, mais il ne le sait pas. Les cinq maîtres vont donc tenter de lui inculquer quelques rudiments de leur art martial, et de lui enseigner la voie du Tao. Il apprendra à maîtriser leur kung-fu magique, en particulier le célèbre coup de la paume qui fait tomber les vitres. Après quelques séances d'entraînements loufoques, et de nombreuses déconvenues, le jeune policier saura se lever et tenir tête à l'oppresseur maléfique : un véritable "Chi Guevara", en quelque sorte.
Vous l'aurez compris, « Arahan » est une comédie d'arts martiaux déjantée, qui ne se prend jamais au sérieux. Le film multiplie les scènes burlesques souvent hilarantes, et Ryoo Seung-bum trouve là un rôle à sa mesure. Les séquences de bagarre se regardent avec plaisir. Tout aussi intéressante, est l'idée de faire combattre les personnages au cœur même de Séoul : nos ninjas modernes sautent d'immeuble en immeuble, courent sur les façades des gratte-ciels, voire passent au travers. L'occasion de scènes vertigineuses et visuellement très réussies. Ryoo Seung-wan s'est à l'évidence beaucoup amusé en réalisant son film, et il a réussi sans peine à communiquer ce plaisir à ses spectateurs. Si vous voulez vous amuser pendant deux heures, n'hésitez donc pas, « Arahan » est fait pour vous !
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