mardi 3 août 2010

Cette semaine, nous passons à la lettre G.

Et voici une très ancienne danse, le ganggangsullae (강강술래). On l’appelle aussiganggangsuwollae (강강수월래) mais cette seconde appellation est erronée, elle provient d’une volonté d’écrire ce nom en caractères chinois en lui donnant un sens (强羌水越來) alors que c’est une expression typiquement coréenne, originaire du dialecte de la région du Jeolla.

Cette dance est une ronde que font les jeunes filles sous la pleine lune, en se tenant par la main. Elles sont habillées de couleurs très vives. Elle est notamment pratiquée pour augurer de bonnes moissons elle est donc associée à la fête coréenne des moissons, chuseok (추석). Cette danse date de plus de 5000 ans, c’est-à-dire des origines des croyances chamaniques de la Corée.

Au 16e siècle, l’amiral Yi Sunshin ordonna aux femmes de faire cette danse le long des côtes en uniformes militaires. Ainsi, les assaillants japonais ont surestimé les forces coréennes.

Ganggangsullae a été désignée Importante Propriété Culturelle Intangible de Corée le 15 février 1966 et fait partie de la liste de l’Unesco du patrimoine immatériel de l’humanité depuis 2009.


Autre mot commençant par la lettre G, c’est le mot ginseng.

Cette plante, redécouverte par les médecines douces en occident, est connue en Asie depuis des millénaires pour ses vertus médicinales. C’est une racine dont la forme est assez particulière.

En effet, elle peut évoquer parfois la forme d’un vieillard rabougri, c’est ce qui lui donne son nom, car le gin de ginseng, en coréen in (인), vient d’un caractère chinois qui veut dire « être humain ».

C’est la régie des tabacs coréens qui gère aussi le commerce du ginseng, ce qui montre bien les règlements dont il fait l’objet. Son exportation est donc très réglementée, ainsi que sa vente.

Le ginseng est un des symboles de la Corée, qui en est le plus gros producteur mondial, et la réputation du pays n’est plus à faire à ce sujet.

C’est une très grande source de richesses pour la Corée, car le ginseng est reconnu dans le monde pour ses qualités médicinales. C’est une plante des bois, qui pousse à l’ombre, très lentement. Adulte, sa tige et ses feuilles peuvent atteindre les 80 cm de haut. Mais la partie que tout le monde recherche, c’est sa racine. Elle est ridée et blanchâtre, et composée d’une racine principale qui a de deux à cinq ramifications, lui donnant un aspect étrange qui lui font donc ressembler à un être humain, certains disent au corps d’un vieillard rabougri, comme nous l’avons dit. Il pousse à l’état naturel, où il est rare et très recherché, sur les versants sud des montagnes humides, au bord des ravins et des rochers, mais il est surtout abondamment cultivé dans des petites tentes de tissu noir, car, plante des bois, il n’aime pas le soleil.

Un bon ginseng doit être vieux d’au moins 5 ans. Quand on sait qu’il ne pèse alors que quelques centaines de grammes, on comprend son prix. Car ses qualités médicinales ne sont plus à démontrer, et c’est à partir de cet âge que ses principes actifs sont en concentration suffisante.

Le ginseng a des applications très nombreuses, et son nom latin, panax, a donné le mot français « panacée » ce qui témoigne de ses vertus. Il est stimulant et tranquillisant pour le système nerveux, favorise aussi l’activité cérébrale et aide à la mémorisation. Il est aussi antifatigue et antistress, ce qui aide l’organisme à lutter contre les problèmes dus au climat, aux infections ou psychiques. Il est aussi antianémique et aide à réguler la tension artérielle. Il a aussi une action bénéfique hormonale. Il permet aussi de lutter contre le cholestérol et l’hyperglycémie. Mais ce n’est pas tout, il n’engendre aucune accoutumance, n’est incompatible avec aucun médicament et n’a pas d’effet secondaire. Bref, c’est une panacée, à n’en pas douter.

Pour l’anecdote, il semble que l’extraordinaire dynamisme de Henry Kissinger, qui dormait peu et sautait de réunion en réunion, avait un secret : une très forte consommation non pas de médicament, mais de notre racine en forme de vieux monsieur rabougri.

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