Ginkgo

Cette semaine, nous sommes toujours à la lettre G.
Avec pour aujourd’hui un arbre, le ginkgo. Appelé aussi arbre aux quarante écus ou arbre aux mille écus, et qui porte en coréen le nom de eunhaeng namu (은행나무). En automne, les ginkgos sont de la couleur qui leur donne ce nom, leurs feuilles en forme d’éventail, souvent fendues au milieu, passent alors du vert à un très beau jaune.
Et pour commencer, une révélation : ce n’est pas un arbre d’origine coréenne, mais chinoise, que l’on retrouve aussi au Japon. C’est le bouddhisme qui l’aurait apporté dans la péninsule, car il est l’arbre protecteur des temples, notamment contre le feu. Il paraît qu’il produit une substance ignifuge, ce qui est évidemment très prisé dans les temples dont les structures sont en bois.
D’autre part, il vit longtemps, plus de 1 000 ans, et est très résistant. Il résiste aux bactéries, virus, champignons et même aux radiations. Ce fut le premier végétal à repousser à Hiroshima après la bombe. Mais ce n’est pas tout : c’est le plus vieil arbre du monde, il n’a pratiquement pas évolué depuis l’ère primaire, il y a 200 millions d’années.
Il est bien sûr utilisé comme arbre d’ornement, car il est très résistant aussi à la pollution, ce qui n’est pas négligeable dans les grandes villes.
Autre particularité de cet arbre, il est dioïque, ce qui veut dire qu’il est soit mâle, soit femelle, contrairement à beaucoup d’autres arbres. Mais il est impossible de savoir son sexe avant 25 ou 30 ans, âge où il va faire du pollen pour le mâle et des ovules pour la femelle. La femelle portera donc les « fruits », qui sont comestibles, où plutôt l’amande contenue dans la noix de ginkgo qu’il suffit par exemple de faire revenir à la poêle avec du beurre. Si nous indiquons cela, c’est qu’on trouve de ces arbres partout, il est maintenant très répandu en Europe, donc nos amis peuvent tomber dessus par hasard et donc profiter de notre petite recette pour ses fruits. Mais il faut les ramasser vite, leur enveloppe se décompose vite et avec une très mauvaise odeur. Les mâles sont donc préférés pour l’ornement, ce qui est bien dommage, car ils sont donc obtenus par bouturage et cela aboutit à un appauvrissement de l’espèce. Si on a le choix, prendre plutôt une femelle, donc. Sinon, il est toujours possible de greffer une branche d’un sexe sur un arbre de l’autre sexe, qui pourra ainsi s’auto féconder.
On pourra voir ainsi quelques différences entre les mâles et les femelles, car les feuilles des femelles jaunissent et tombent plus tard que celles des mâles. La différence est donc évidente sur un arbre greffé.
Autre particularité, il peut perdre ses feuilles très vite en automne, en une journée et même, dans certains cas, en une ou deux heures. Le ginkgo est aimé dans toute l’Asie et, rien qu’en Corée, vingt et un d’entre eux sont classés monuments naturels par le gouvernement. Il faut dire qu’ils sont vieux et que la plupart dépasse les 1000 ans. Le plus vieux aurait 1 500 ans, mais c’est difficile à dire. Le plus vieux au monde, en revanche, est en Chine, avec 3 500 ans.
Autre raison d’aimer cet arbre, à part sa majesté, ce sont ses vertus médicinales, et il est désormais très étudié en occident. Il contient en effet des principes actifs très bons pour la circulation et qui en plus permettent de retarder le vieillissement et sont bons pour la mémoire. On peut donc dire que l’arbre aux mille écus est aussi un arbre aux mille vertus.
Enfin, vertu supplémentaire du ginkgo, cette fois pour les joueurs de Scrabble, c’est l’orthographe de son nom. Attention à l’ordre des lettres !
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