mardi 3 août 2010

Cette semaine, nous continuons à la lettre F.

Avec un seul mot cette semaine, qui en plus n’est pas de saison. Ce mot est le motfroid, et les méthodes coréennes pour lutter contre.
Les méthodes employées par les Coréens pour se réchauffer lors de l’hiver coréen rigoureux sont, du point de vue vestimentaire, très classiques : les bonnets, écharpes et autres gants sont les mêmes qu’ailleurs dans le monde. Cependant, il y a quelque chose que l’on peut trouver dans les poches des Coréens qui est très populaire ici, les son nallo (손 난로). Son signifiant main et nallo signifiant poêle, c’est pour ainsi dire un poêle dans la main. Ce son nallo se présente sous la forme d’un petit sac en plastique hermétique avec un liquide et un morceau de métal à l’intérieur. En faisant claquer le métal, le liquide a une réaction qui fait qu’il se durcit petit à petit en dégageant de la chaleur, ceci pendant au moins deux bonnes heures. On l’appelle aussi jumeoni nallo (주머니 난로), qui veut dire poêle de poche. Et cela se recharge. Il suffit de remettre le sac durci dans de l’eau bouillante pendant quelques minutes et le tour est joué.
Autre méthode pour se réchauffer : manger. Avec par exemple des petits pains vendus par des marchands ambulants, bien sûr cuits sur place, comme ceux en forme de poisson, les bungeoppang (붕어빵), fourrés aux haricots rouges, que les Coréens adorent. Il y a aussi les hotteok (호떡), qui sont des petites galettes renfermant elles aussi des haricots rouges, au goût plutôt sucré, cuites sur une plaque huilée. On en trouve aussi des plus fines et plus digestes, sans haricots rouges, avec à l’intérieur un genre de caramel. D’après ce qui est généralement écrit, ce serait la variété chinoise de ces galettes. Et puis il y a le jjinppang (찐빵) qui lui est cuit à la vapeur, et tenu au chaud aussi à la vapeur. Il se présente sous la forme d’une grosse boule très blanche, avec un cœur fourré de ce haricot rouge que décidément les Coréens adorent, puisqu’on le retrouve même l’été avec de la glace pilée, le patbingsu. Mais le jjinppang peut être aussi fourré de légumes. Dans tous les cas, il est en vente presque partout, et on peut même l’acheter prêt à cuire chez soi.
Moins dépaysant, voici les marrons chauds, qui sont ici aussi des châtaignes grillée. Autre produit de la terre qui réchauffe : les patates douces. Elles sont cuites en général au feu de bois, dans de grands barils de produits chimiques recyclés et aménagés, dont la vue, avec leurs symboles de produits toxiques toujours présents, nous fait parfois hésiter à acheter de ces patates douces vendues très chaudes aux passants transis.
Autre plat qui réchauffe, les odaeng (오댕) et leur bouillon. Ils sont faits à partir de poisson, et sont tenus au chaud dans un bouillon que l’on peut boire, le tout réchauffant évidemment beaucoup.
Enfin, pour les plus aventureux, voici le tteokbokki (떡볶이), typiquement coréen et très épicé. C’est un mélange de tteok (떡), les gâteaux de riz qui existent sous des milliers de formes selon les usages, et de pâte de piment, le tout cuit ensemble. Les Coréens en raffolent. C’est d’ailleurs un plat que l’on peut aussi consommer l’été, et qu’on trouve donc toute l’année. Entrent aussi dans sa composition des légumes et même des œufs durs.
Il est à noter que si les Coréens adorent les plats très chauds et épicés l’été, et qu’ils en consomment aussi naturellement l’hiver, cela ne les empêche pas d’acheter de la crème glacée au moment des grands froids.
Du point de vue chauffage dans les maisons, c’est le système traditionnel coréen qui prévaut, le fameux ondol. Nous en reparlerons quand nous serons à la lettre O.

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