Electricité, étage, église, étude et éducation

Avec pour commencer le mot électricité. Aux yeux des visiteurs, c’est à faire peur. Les poteaux sont constellés de délicates dentelles de fils électriques entremêlées et on se demande comment les Coréens s’y retrouvent. Toutes les connexions sont faites au ruban adhésif. Les dominos n’existent pas ici. On met les deux fils ensemble, on les tortille, on enrobe dans du scotch noir, et voilà !
Mais avant de juger, il faut rappeler que de rien après la guerre, en fait moins que rien, le pays était ravagé, la Corée est devenue un des leaders mondiaux dans bien des domaines, et ce, en quelques décennies. Alors il ne faut bien sûr pas s’attendre à ce que tout soit arrivé au même niveau en même temps. Cela se comprend. D’autant plus que ces connexions au scotch, jusqu’à preuve du contraire, ça a l’air de bien marcher.
Autre chose à propos de l’électricité, c’est le 220 volts qui domine avec un 110 de plus en plus rare. La différence d’avec l’Europe, ce n’est pas la tension, mais la fréquence du courant. En effet, ici tout tourne à 60 hertz, alors qu’en France, c’est du 50. Mais cela n’aura de conséquence que sur peu d’appareils électriques.
Le deuxième mot de la semaine, c’est le mot étage.
Car il faut savoir qu’ici, le rez-de-chaussée, on l’appelle premier étage. Bref, en France, on commence à 0, les Coréens commencent à 1.
Mais ce n’est pas tout, car les ascenseurs comportent souvent un « F » à la place du 4. C’est parce que 4e étage, sacheung (사층 : 四層) se prononce comme les caractères chinois 死層 signifiant « étage de la mort ». On évite donc cette combinaison. Nous reparlerons du nombre 4 dans cet abécédaire, quand nous en seront à la lettre Q.
Autre surprise pour les visiteurs de la Corée, se sont les églises. Et église sera le mot suivant dans notre liste.
Avec une surprise pour le visiteur non averti du pays du matin clair, la plupart des églises sont surmontées d’une croix de néon rouge et qui s’allume donc la nuit.
Ces églises sont en fait des temples protestant, l’Église catholique coréenne n’illuminant pas ses bâtiments de croix électriques. En revanche, c’est presqu’un signe de reconnaissance pour les protestants, et rares sont ceux qui n’en ont pas, et comme les protestants sont majoritaires chez les chrétiens, leurs lieux de culte sont très nombreux, et donc ces croix rouges aussi.
Le mot suivant ou plutôt les mots suivants sont étude et éducation.
Une des choses les plus importantes dans la société coréenne.
Les élèves travaillent énormément parfois à partir de la primaire, ceci pour une raison simple : le baccalauréat coréen n’est pas un examen, mais un concours.
Les conséquences de cela sont très nombreuses. La première est donc la somme de travail fournie par les élèves pour passer cette épreuve, et les cours de l’école publique ne suffisent pas. Les instituts privés sont donc légion et les élèves font souvent de nombreuses heures supplémentaires dans ces lieux.
Les élèves étant fatigués, c’est pendant les cours normaux qu’ils dorment, car il est souvent considéré que les cours en collège et lycée sont inférieurs aux cours privés. Il n’en est rien en réalité. À part qu’il est difficile pour un professeur de dispenser un cours dans une classe endormie, évidemment.
D’autre part, les dépenses des parents dans l’éducation de leurs enfants sont énormes, car il faut être à la hauteur dans cette compétition.
Enfin, les enjeux étant tellement importants, c’est une machine qui corrige les copies du baccalauréat, pour éviter toute corruption. En conséquence les sujets sont des questionnaires à choix multiple, ce qui malheureusement empêche de développer toute forme de productions personnelle, puisqu’une dissertation n’est pas d’actualité.
Cependant, la Corée est un pays avec un fort taux d’éducation, même si malheureusement les coûts de cette éducation ne sont certainement pas étrangers à la très faible natalité du pays.
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