Wonderful days

Après vous avoir présenté « The Story of Mr. Sorry » la semaine dernière, nous allons continuer aujourd'hui à parler d’animation: connaissez-vous ce classique sud-coréen, « Wonderful days »? Sortie en 2003, et réalisée par Kim Moon-saeng, cette fable écolo-futuriste met en scène des personnages qui rêvent... de ciel bleu.
Nous sommes en 2142. La Terre est devenue un vaste no man's land ravagé par la pollution et les pluies acides. Une cité futuriste et magnifique baptisée Ecoban, règne cependant sur ce monde gris cendre. Pour survivre, la ville a besoin de polluer toujours plus, achevant de détruire une planète déjà en mauvais état. Le reste du monde est constitué de millions d'exclus, réduits en esclavage par les milices d'Ecoban : ce sont les « Marriens ». Ceux-ci survivent malgré la pollution, dans des villes couleur rouille, et sont menacés d'extermination par le gouvernement fasciste d'Ecoban. Mais un mouvement de résistance s'organise...
Le cerveau de la rébellion est le Docteur Noé, un papy punk aux airs de savant fou, qui cherche à infiltrer le système central d'Ecoban avec l'aide de Shua, un beau jeune homme romantique qui vit dans une épave de pétrolier échoué. Shua rêve de ciel bleu, et répare une machine volante qui l'emmènera à Gilbraltar, où s'imagine-t-il, il pourra admirer les vrais couleurs de l'horizon. Shua est né à Ecoban, mais il a dû quitter la ville enfant, lors d'une affaire de meurtre : il cherchait alors à protéger son amour d'enfance, Jay. Des années plus tard, Jay est devenue une belle jeune femme, aux cheveux courts et rouges, et au regard triste. Lors d'une opération d'infiltration, Jay retrouve Shua, qu'elle croyait mort. Leur histoire d'amour, forcément impossible, servira de toile de fond à une intrigue sans réelle surprise.
« Wonderful Days » est une réussite esthétique certaine. Même sept ans après sa sortie, il reste très intéressant visuellement. On pense par exemple à la belle séquence d'ouverture, une chevauchée solitaire en moto dans un paysage ravagé et dévasté, battu par une pluie permanente. La musique, sorte d'électro minimaliste composé de quelques notes de piano ou de guitare, apporte beaucoup au film. Ce sont surtout ces scènes contemplatives, ces longs panoramas d'un monde industriel en ruine, qu'on préfère. Elles ne sont hélas pas assez nombreuses... L'intrigue, elle, est très manichéenne ; elle se contente d'opposer Ecoban, un monde aseptisé et immaculé, au monde gris et crasseux de Marr, soulevé d'émeutes permanentes et pétri de violence.
Ce film de science fiction triste est clairement inspiré des dessins animés japonais du même genre, comme « Ghost in the Shell ». Il reste cependant très coréen, et on peut s'amuser à relever les nombreux éléments coréens traditionnels qui le parsèment, comme ce masque de théâtre, les nombreux caractères hangeul, cette apparition des quatre divinités gardiennes de temple, ou encore ces moines bouddhistes. Si le scénario de « Wonderful Days » est trop caricatural pour en faire un véritable grand film, ce dessin animé d'anticipation n'en reste pas moins un très bel objet, qui intéressera les fans d'animation, et même les autres !






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