Whispering Corridors 5”: mourrons ensemble
Après vous avoir présenté, la semaine dernière, l’ensemble de la célèbre série de films d’horreur « Yeogo goedam », ou « Whispering corridors », nous allons vous présenter, aujourd’hui, le cinquième et dernier épisode, sorti il y a quelques semaines, et intitulé : « Suicide de groupe ».
Avec ce dernier épisode, le réalisateur Lee Jong-yong signe donc le retour des belles lycéennes névrosées et inquiétantes… le visage à moitié caché derrière leurs lourdes chevelures noires, elles reviennent pour remplir de terreur les salles obscures. Le film s’intéresse cette fois à un phénomène de société récent et problématique : les suicides collectifs. Les histoires tragiques de personnes en détresse se réunissant et décidant de passer à l’acte ensemble défrayent régulièrement la chronique. Ce sujet grave est utilisé comme toile de fond de l’intrigue.
Lorsque la jeune Eon-ju se suicide en sautant du toit de la bibliothèque de son lycée, tout l’établissement est en état de choc. So-hee était son amie la plus proche, tellement proche que les deux s’étaient promises de mourir ensemble. Hélas, So-hee a fini par renier cette amitié et a rejoint un autre groupe d’amies, dont le chef est la froide et cruelle Yu-jin. Eon-ju n’a pas pu supporter cette trahison… bien décidée à faire payer celles et ceux responsables de sa mort, elle va revenir sous forme de fantôme hanter le lycée.
« Whispering corridors 5 » est proprement terrifiant. Soutenu par une musique angoissante à souhait et une bande son composée de hurlements stridents, l’atmosphère y est insoutenable. Le visage blafard et couvert de sang de Eon-ju peut apparaître brusquement à tout instant au spectateur frisant la crise cardiaque à chaque surgissement du fantôme en colère. Le film se fait souvent même gore, à l’image de ce casier de lycéenne dans lequel un cadavre a été encastré de force. Le film suggère peu. Il montre, très crûment, des visages cadavériques et des explosions de sang. Sur grand écran, l’effet est garanti. Emotifs s’abstenir…
Hélas, tout à sa tâche de terroriser ses spectateurs, le film s’intéresse peu à ses personnages. Ceux-ci sont caricaturaux, décrits avec peu de finesse, et ne dégagent aucune émotion… au contraire des premiers épisodes de la série. On enchaîne les stéréotypes : le petit copain irresponsable, la femme froide et manipulatrice, la jeune fille pure et innocente, etc. Il est difficile de s’attacher à ces caricatures, on a du mal à croire à cette histoire, et la sauce ne prend pas.
Le film traite pourtant de sujets très sérieux : il décrit une fois de plus la vie dans un lycée de filles, ses mesquineries quotidiennes, ses rumeurs, ses conflits de loyauté et d’amitié. “Tu préfères tes nouvelles amies ?”, lance Eon-ju à So-hee. Comme si même au lycée, il fallait déjà former des groupes clos, choisir son clan, et s’exclure soi-même du reste. On parle aussi de sexualité, et d’une grossesse non désirée qui tournera très mal. Et bien sûr, puisque c’est le sous-titre du film, de suicide collectif.
Les rares moments d’accalmie, qui permettent au spectateur de reprendre son souffle entre deux scènes d’épouvante, sont souvent l’occasion d’offrir de belles images à la photo très travaillée. La scène finale est proprement hallucinante. On peut donc légitimement regretter qu’un sujet aussi sérieux soit l’objet d’un traitement aussi caricatural. Cependant, si l’objectif est de vous faire peur, alors « Whispering Corridors 5 » est une totale réussite : vous retrouverez pendant longtemps dans vos cauchemars ces longs couloirs lugubres, hanté par un jeune cadavre plein de rancune et de colère sanglante.
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