Rude compétition

Notre résumé de l’actualité du cinéma coréen de ses six derniers mois se poursuit avec le mois d’avril et le film « Destinée » (Fate en anglais) qui fait une brève incursion au sommet du box-office. Ce polar réalisé par Kim Hae-gon est rapidement remplacé par un autre film coréen (d’horreur cette fois-ci), « GP506 » (The Guard Post en anglais), sorti début avril sur les écrans. Réalisé par Gong Su-chan, l’histoire se déroule dans la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare la Corée du Sud de sa voisine du Nord, et où tout un bataillon de soldats est retrouvé atrocement mutilé. Le film restera quatre semaines dans le top 10 du box-office avant de s’éclipser avec l’arrivée d’une grosse pointure hollywoodienne qui marque le début de la saison estivale, riche en films d’action.
* Une saison estivale précoce
Avec la sortie de « Iron Man » fin avril, puis celle de « Indiana Jones 4 » au mois de mai, les films américains vont squatter la tête du box-office pour pratiquement tout le reste du semestre. A noter : la très honnête performance du thriller français « Taken » réalisé par Pierre Morel avec Liam Neeson dans le rôle d’un père à la recherche de sa fille, kidnappée par une mafia. Mais les films coréens ne sont pas en reste. « Beastie Boys » par exemple, a réussi à tenir trois semaines dans le top 10 du box-office. Ce film, réalisé par Yun Jong-bin, met en scène deux jeunes hommes qui travaillent de nuit comme escorte pour des femmes, clientes d’un club privé spécialisé dans ce genre de services.
* Morose mois de mai
La fin de ce premier semestre est rude pour les films coréens en perte de vitesse. Dans un rapport rendu public, le distributeur coréen CJ CGV a annoncé que ce mois-ci, les films coréens n’ont représenté que 7,8 % du box-office, leur score le plus bas depuis que le KOFIC (Korean Film Council) a commencé à le recenser. Peu de productions locales arrivent à se hisser dans les dix premiers au box-office et à y rester plus d’une semaine, comme cette comédie romantique intitulée « L’épouse frivole » réalisé par Yim Won-guk, apparemment inspirée de la pièce de Shakespeare « La mégère apprivoisée » ; ou encore, « Tomate cerise », réalisé par Jeong Yeong-bae qui raconte l’histoire d’un grand-père qui travaille dur pour subvenir aux besoins de sa petite fille et qui, suite à de malheureux concours de circonstances, se voit obligé de voler de la nourriture.
* Juin, plus serein ?
Il faut attendre mi-juin pour retrouver enfin un film coréen en tête des ventes de places de cinéma. Il s’agit du « Retour de l’Ennemi Public », le troisième volet d’une trilogie mêlant action et humour réalisé par Kang Woo-seok, celui-là même à qui l’on doit « Silmido » (2003). Le film met en scène un inspecteur de police qui traverse une période de doutes et qui se met en tête de coincer un gangster réputé pour faire payer ses crimes par ses jeunes recrus qui sont déclarés coupables à sa place. Dès son premier week-end, le film a attiré plus de 1,4 millions de spectateurs.
Un autre film sorti fin juin mérite d’être mentionné : il s’agit de « Crossing », réalisé par Kim Tae-gyun, et qui relate l’histoire d’un homme nord-coréen, époux et père de famille, obligé de traverser la frontière avec la Chine dans l’espoir d’y trouver médicaments et nourriture pour sa famille et surtout, pour son épouse gravement malade. Il se retrouve malgré lui réfugié en Corée du Sud, dans l’incapacité de rejoindre son fils, livré à lui-même suite au décès de sa mère.
Malgré les mauvaises performances quasi-générales de ce premier semestre (sauf quelques trop rares exceptions), il faut se dire que l’année n’est pas encore finie. On compte beaucoup sur le western à la sauce mandchoue intitulé « Le Bon, la Brute et le Cinglé » et réalisé par Kim Ji-woon pour renverser la tendance et redonner un petit coup de fouet à l’industrie du cinéma coréen qui peut encore nous surprendre.





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