Marie Iyagi

Par une journée d’hiver, grise et enneigée, Nam-woo, jeune employé de bureau, reçoit un appel inattendu : celui d’un ami d’enfance qui lui remet une bille, souvenir du dernier été qu’ils ont passé ensemble, en bord de mer. Cette bille, Nam-woo la reconnaît pour l’avoir vue un jour dans la petite papeterie du village de son enfance. Son éclat brillant avait tout de suite accroché son regard, mais il l’avait perdue lorsqu’elle était retombée dans la boîte remplie de billes insignifiantes. Le voilà soudain replongé dans ses souvenirs d’enfance.
* Le phare solitaire
Nam-woo, garçon de douze ans qui a perdu son père, pêcheur, par un jour de tempête en mer, a grandi avec sa mère et sa grand-mère dans un petit village côtier. Jun-ho, son camarade de classe, s’en va pour Séoul très bientôt. Bien que Nam-woo n’en soit pas encore entièrement conscient, il sent bien que les choses autour de lui sont en train de changer. Il est des détails ― parfois presque imperceptibles comme le regard étrange d’une fille, ou plus évidents comme l’intérêt grandissant que porte un certain pêcheur barbu pour sa mère ― qui annoncent de grands bouleversements, mais Nam-woo préfère ne pas en tenir compte pour profiter pleinement de ces vacances d’été. Leur terrain de jeu : le vieux phare abandonné où les oiseaux dansent quand le chat Yo n’est pas là. Pourtant, il n’y a pas que les oiseaux qui ont élu domicile dans les débris du phare.
*Une fille à la fourrure blanche
Un étrange petit poisson vert et volant s’approche un jour de Nam-woo alors qu’il s’était aventuré dans ce phare qui décidemment semble avoir plusieurs secrets. A son sommet, la jolie bille tant regrettée semble attendre Naw-woo. Il s’en saisit avec émerveillement et bascule soudain dans une autre dimension : le voici dans un étrange pays – celui des songes peut-être ? – où naissent les nuages et où s’envole une mystérieuse fille à la fourrure blanche… il croit la connaître, aimerait s’en approcher mais elle semble aussi insaisissable que le vent qui la porte.
*Nostalgie de l’enfance
Lorsqu’il côtoie la fantaisie, le film souffre de la comparaison – inévitable – avec le maître du genre, à savoir Miyazaki, dont l’art de créer des univers oniriques parallèles reste inégalé. Cela dit, l’univers de Marie reste unique en son absence de raison d’être. Moins mécanique, moins cérébral, mais plus furtif et poétique que ceux de Miyazaki, on y est transporté par le cœur et les sentiments et l’on n’ose questionner sa nature de peur de tout faire disparaître ! Le monde de Marie est à ce point délicat, à l’image de ses nuages qui se détachent et s’envolent dès qu’on les frôle.
Mais le sujet de Marie Iyagi (dont le titre anglais est « My beautiful girl, Mari ») dépasse le simple premier amour. En effet, il traite avant tout de cette époque de l’enfance où l’on se rend soudain compte que les choses que l’on croyait immuables sont en réalité aléatoires. Les repères changent, le cœur grandit et au lieu de continuer à vivre en subissant les évènements, on prend soudain conscience du pouvoir que l’on a de les provoquer, de les influencer, comme Nam-woo qui, alors que la tempête fait rage, décide de faire appel au phare et à son éclairage depuis longtemps éteint pour venir en aide aux marin-pêcheurs en mer. Réalisé par Lee Sung-kang, Marie Iyagi bénéficie notamment de la participation d’acteurs tels que Lee Byung-hun et Ahn Seong-Gi. Grand Prix au Festival d’Annecy en 2002, ce film peut se regarder en famille par une douce soirée d’été au son des grillons.





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