jeudi 29 juillet 2010

cinema coreen : Romantic Island

Voilà la toute nouvelle comédie romantique qui va vous décoiffer, c’est le film de Kang Chul-Woo, « Romantic Island ».

Au programme, six personnes qui pour différentes raisons partent aux Philippines : un cadre en passe d’être viré (Lee Soo-kyun), une jeune employée effectivement virée et en crise avec sa famille (Lee Soo-kyoung), une chanteuse épuisée par la pression imposée aux stars (Eugene), un jeune employé d’un magasin ouvert 24 h sur 24 qui vient de se faire larguer par sa copine (Lee Min-ki), et un couple d’âge moyen qui ne s’est jamais marié, mais dont l’homme est atteint d’un cancer du cerveau et obligé de se faire opérer.

Le début du film les présente dans leur quotidien stressant et sans avenir, au début du rude hiver coréen, et soit par choix, soit par désespoir, soit par surprise, tant bonne que mauvaise, ils partent pour Manille.

La magie du voyage opère, et après un bref moment d’adaptation, leurs vrais caractères ressortent, et ils reprennent tous progressivement goût à la vie, en particulier grâce à l’amour, qui pointe son nez entre des gens de milieux différents, qui ont des choix de vie différents, et qui s’ignoraient jusqu’à présent.

Le film est bien entendu un film à ‘happy end’, à fin heureuse, pour ces différentes personnes, mais il est en même temps très finement mené sur leurs différentes attitudes et la manière dont ils résolvent petit à petit les conflits qui faisaient que leurs vies valaient à peine, ou pas du tout, la peine d’être vécues tant qu’ils étaient à Séoul.

C’est en ça que le film est original. D’une part, il est lumineux, puisque la plupart de l’action se passe à Manille et sur la plage paradisiaque de Boracay, alors que depuis «My Sassy Girl », les comédies romantiques ne se déroulaient plus si souvent en extérieur. D’autre part, ce film prône la prise de recul par rapport à la vie quotidienne, et le voyage et le farniente, ces notions si peu coréennes, comme solutions à un mode de vie urbain et aliénant.

Le cadre supérieur, dont le business s’écroule, alors que le père dont il s’est éloigné depuis tout petit est mort, redécouvre la vie, la simplicité d’un diner à deux, d’une discussion franche, et le plaisir de faire des efforts pour quelqu’un et non pas pour une société ou une entité anonyme sur laquelle il n’a aucune prise.

La jeune fille dont il tombe amoureux redécouvre l’importance de la famille à travers sa solitude quand elle pense que l’homme qui l’a accompagnée pendant les vacances l’abandonne, mais également à travers lui, qui était si seul loin de son père.

La chanteuse, elle aussi, redécouvre la simplicité d’une relation non entretenue par les medias, mais simplement par le fait de passer de bons moments ensemble sans travailler, en profitant de la vie et en riant avec un homme avec qui au fond elle n’a rien à voir.

Le jeune au chômage, qui étouffante, mais qui n’avait rien à faire de lui, se libère et se ‘déniaise’ au contact de cette chanteuse connue, qui l’adopte, et se fait regarder à nouveau comme une femme et non plus comme un ‘produit de mode’. Cette situation aussi va dans le sens de la démonstration de la frigidité des carcans sociaux et professionnels de la société coréenne d’aujourd’hui.

Plus étonnant est le troisième couple, dont l'homme a décidé de mourir pendant ces vacances, pour épargner à sa compagne la peine de le voir mourir ou être diminué après son opération. Il essaye donc de se suicider, mais après plusieurs tentatives échouées, il décide d’engager un tueur, ce qui rajoute tant de la tension que de la comédie à notre histoire. Mais le voyage libère les langues et les coeurs, et finalement il se confie à celle qui devient finalement sa femme, puisqu’ils se marient sur l’île, et elle lui redonne goût à la vie.

Le retour à la réalité est brutal évidemment, mais avec ce retour, reviennent des personnes qui se sont retrouvées, et ont réappris à valoriser ce qui est important dans la vie. Jolies histoires, jolie morale, en opposition avec le modèle de vie habituel coréen et la pression sociale et professionnelle à laquelle les individus sont soumis, un film symbole?

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