Oseam

Un jeune garçon court sur la plage après les mouettes. Il appelle sa grande sœur en riant à gorge déployée. Assise sous un arbre, celle-ci l’écoute, le sourire aux lèvres. Comme la vie semble simple pour ces deux enfants-là. Entourés d’une nature rougissante avec au loin, la silhouette du Mont Seorak qui semble veiller sur eux, ils vont par monts et par vaux, se restaurant de quelques patates chaudes qu’on veut bien leur donner.
* Deux orphelins solidaires
Pourtant, leur sourire dissimule une vérité bien amère. Le petit Gil-sun, car c’est ainsi qu’il s’appelle, ne cesse de parler de sa mère qu’il souhaite ardemment rejoindre, se demandant constamment où elle se trouve et comment la retrouver. Sa grande sœur, Gamie, bien que plus âgée, semble dépendre beaucoup de son petit frère. On découvre bientôt sa cécité qui l’handicape au point d’être terrifiée à l’idée que Gil-sun s’éloigne en la laissant seule.
*Au son du moktak
L’automne vient déposer des feuilles mortes sur leur chemin qui va bientôt croiser celui de deux moines bouddhistes. Ceux-ci les escortent jusqu’au temple Baekdam perché haut dans la montagne, où Gamie apprécient d’avoir un toit sur sa tête et une chaude couverture pour les nuits qui se rafraîchissent. Gil-sun, lui, ne songe qu’à s’amuser et à force de bêtises, finit par venir à bout de la patience des moines. Le jeune moine qui l’a recueillit lui propose alors de le suivre pour un séjour au loin, dans un ermitage isolé au plus profond de la montagne.
*Une légende qui perdure
Le titre du film, « Oseam », n’est autre que le nom de ce petit temple retiré du monde qui aurait prit ce nom il y a de cela bien longtemps, suite à l’accession au nirvana d’un enfant de cinq ans. Ce temple est situé à environ deux heures et demi de marche du temple Baekdam qui se trouve au cœur du Mont Seorak dans la province de Gangweon, où pommes de terre et maïs (mentionnés dans le film) sont des aliments courants et appréciés de ses habitants. Cette triste légende a déjà fait l’objet d’un livre, d’une bande-dessinée et même d’un long-métrage sorti en 1990. Ce film d’animation, sorti en 2002, reste fidèle à l’histoire dans la mesure où le sort de Gil-sun étant déjà scellé, il ne peut échapper à destin.
Au départ peu enclin à pardonner ses bêtises à ce petit garnement, on s’émeut vite de sa quête d’une image maternelle pour combler son absence de souvenirs de sa propre mère, image qu’il finit par trouver enfin sur les murs poussiéreux d’un vieux temple abandonné. Délicat et poétique, ce film, réalisé par Seong Baek-yeop, saura vous émouvoir jusqu’au plus profond de votre âme par la pureté des sentiments qu’il illustre.





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