jeudi 29 juillet 2010

cinema coreen: Le retour de l’ennemi public

Sorti le 19 juin dernier, le film du jour s’intitule en coréen « Gangcheoljung : gonggongeuijeok 1-1 », un titre bien long que l’on a traduit en anglais par « Public Enemy Returns » ce qui veut dire en français « Le retour de l’ennemi public ». Pourquoi le retour ? Eh bien, ce film est le dernier d’une trilogie réalisé par Kang Woo-seok, à qui l’on doit notamment « Silmido » et « Hanbando ».


*Policiers vs gangsters

« Public Enemy Returns » met en scène un policier en difficulté financière qui a du mal à retrouver la motivation pour faire son travail, surtout après avoir rencontré fortuitement un ancien malfrat qu’il avait mit sous les verrous et qui, depuis sa sortie de prison, a monté quelques affaires qui semblent marcher plutôt bien.

Invité à parler aux élèves de la classe de sa fille de 9 ans, l’inspecteur Gang Chul-jeong (incarné par l’acteur Seol Gyeong-gu) découvre bien vite et avec stupéfaction que les policiers sont loin d’être populaires auprès des jeunes élèves qui leur préfèrent les gangsters, mieux sapés et dans l’ensemble nettement plus cools. Il faut savoir qu’en Corée, les mafieux, qui portent ici le nom de kangpae, accordent une attention toute particulière à leur image et mettent un point d’honneur à ne porter que des costumes toujours impeccables et à rouler dans les plus belles voitures. Dans la guerre des gangs, on a beau se taper dessus avec des battes de baseball, il faut toujours le faire avec style. Et ce style-là séduit de nombreux lycéens peu diligents à l’école et réfractaires à l’autorité. Bizarrement, lorsque ces derniers rejoignent les rangs du gang de leur choix, ils acceptent alors de se plier à une discipline bien plus exigeante.


*La racaille a aussi son école

Sous couvert de sa société, l’élégant « rhinocéros » de son surnom (interprété par Jeong Jae-young) recrute ces mauvaises graines pour en faire des kangpae, dévoués corps et âmes à leur patron. C’est une bien drôle d’école, ce centre d’entraînement pour futurs mafieux où ces jeunes paumés apprennent à se battre et, occasionnellement, à tuer. Parmi ceux-ci, un groupe de quatre lycéens dont l’aîné vient d’occire son premier homme. Le voilà qui se met à douter et à exprimer le désir de retourner à ses études. Bien mal lui en pris. Il est exécuté sans pitié sous les yeux de ses camarades qui ne peuvent intervenir, pétrifiés par l’horreur de la situation. L’inspecteur Gang qui a rendu son badge par ras-le-bol de son métier ingrat, est impliqué malgré lui dans cette enquête où les policiers se heurtent à l’omerta des jeunes recrus.


« Je traque chaque bandit comme si c’était le dernier ; et sans toi, je me dis
que le monde sera plus propre ! »


L’histoire à l’air plutôt glauque avec tous ces assassinats à droite et à gauche. Il est vrai que les Coréens ont ce don pour la comédie noire et ce film rentre dans cette catégorie, car il possède aussi des scènes plus légères et humoristiques. On ne peut, par exemple, s’empêcher de sourire lorsque le commissariat est envahi de jeunes lycéens à l’attitude peu révérencieuse vis-à-vis de leur aînés qu’ils cherchent néanmoins à provoquer en se donner des airs de gros durs. Le talent de l’inspecteur Gang est justement de reconnaître parmi eux ceux qui deviendront plus tard gangsters et ceux qui s’orienteront vers les métiers la police. Ces mauvaises graines ? Devenir un jour policier ? On se permet de douter et pourtant, le film démontre plus tard que pour combattre les gangsters, il faut parfois le devenir soi-même. On s’aperçoit finalement que la démarcation entre policier et kangpae et parfois quelque peu floue. A ce propos, il est intéressant de noter que sur l’affiche du film, le « méchant » n’est pas celui qu’on croit…


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