Le poursuivant
Au premier semestre de cette année est sorti un film coréen qui a créé la surprise en attirant près de cinq millions de spectateurs malgré le fait que son jeune réalisateur, Na Hong-jin, soit quasiment un inconnu. Il s’agit de « Chugyeokja », que l’on a traduit en anglais par « The Chaser », qui veut dire « Le poursuivant». Grâce notamment à une bande-annonce qui donne des frissons et un excellent bouche-à-oreille, le film a dominé le box-office coréen pendant trois semaines d’affilé. Inscrit au programme du Festival de Cannes cette année, hors compétition, ce thriller a déjà séduit les studios Warner Brothers qui ont acheté les droits pour environ 1 million de dollars. Des rumeurs véhiculent les noms de William Monahan pour l’adaptation et Leonardo DiCaprio dans le rôle principal. Mais en entendant le remake, on pourra aller voir l’original dans les salles de cinéma françaises en février 2009.
* Disparitions discrètes
Dans les rues Séoul, une ville qui dort jamais, grouille une foule de gens. Une jeune fille cherche du regard l’interlocuteur qu’elle a bout du fil. Un homme jeune, d’allure quelconque, s’approche. Après un bref salut, ils montent dans la voiture de la jeune fille et quittent l’animation du centre ville pour disparaître dans les ruelles d’un quartier résidentiel désert. C’est la dernière fois qu’on la verra. La jeune prostituée travaillait pour Jung-ho, un ancien de la police (incarné par Kim Yun-seok) qui s’est reconverti dans ce business plus lucratif. Jung-ho est peut-être un homme sans pitié dans les affaires, qui n’hésite pas à profiter de certaines situations pour faire du chantage aux clients, il a néanmoins conservé ses vieux instincts de policier. Ceux-ci se mettent soudain en alerte suite à l’appel d’un client dont le numéro correspond à celui de l’homme que l’une de ses « filles » entre guillemet à rencontrer avant de disparaître. Il n’a que le temps de prévenir Mi-jin, la fille déjà en route vers la demeure de l’inconnu.
* Mais où sont les victimes ?
L’intérêt du film ne réside pas dans l’identification du meurtrier, car on sait très rapidement qui il est et ce qu’il a fait. L’intérêt ne réside pas non plus dans la poursuite du même meurtrier car au bout de la première demi-heure, celui-ci est déjà arrêté, menotté et embarqué par la police. Peu de temps après son arrivé au commissariat, il avoue même ses crimes, sous le regard halluciné des policiers présents qui ne savent pas trop s’ils doivent prendre cet aveu, fait si volontairement, au sérieux. On se dit alors que le film ne peut quand même pas s’arrêter là. Et en effet, on a beau avoir l’aveu d’un meurtrier présumé, sans preuve, autrement dit sans cadavre, on ne peut maintenir le suspect en garde à vue plus de 12 heures. Ainsi commence l’épreuve du contre la montre.
Bien que son scénario soit tout à fait original, le film fait penser à un autre policier du genre, le fameux « Memories of Murder » ou « Souvenirs de meurtres » qui mettait en scène un détective zélé et sans scrupule et son jeune associé se débattant tous deux contre un fantôme. Les cadavres ont beau s’accumuler, la cible semble toujours leur filer entre les doigts. Dans « The Chaser », les policiers ont à faire à un homme de chair et de sang, mais ce sont les preuves qui manquent et ils ont beau creuser au hasard dans l’espoir de retrouver quelques victimes, ils s’épuisent à courir après une fausse piste et perdent de vue l’objectif premier : à savoir celui de retrouver éventuellement la dernière victime encore vivante. Les opinions divergentes des uns et des autres, la pression politique qui contribue à la confusion ambiante, toute cette énergie dépensée en vain jouent bien entendu en la faveur de notre ambigu criminel. Interprété par l’acteur Ha Jeong-woo, il nous bluffe avec ses faux airs d’innocent ; mais dès qu’il se saisit de son maillet, on a froid dans le dos. Jung-ho, qui, après la découverte de la petite fille de Mi-jin, en fait une affaire personnelle, saura-t-il rattraper le poursuivi ?
Le poursuivant
Au premier semestre de cette année est sorti un film coréen qui a créé la surprise en attirant près de cinq millions de spectateurs malgré le fait que son jeune réalisateur, Na Hong-jin, soit quasiment un inconnu. Il s’agit de « Chugyeokja », que l’on a traduit en anglais par « The Chaser », qui veut dire « Le poursuivant». Grâce notamment à une bande-annonce qui donne des frissons et un excellent bouche-à-oreille, le film a dominé le box-office coréen pendant trois semaines d’affilé. Inscrit au programme du Festival de Cannes cette année, hors compétition, ce thriller a déjà séduit les studios Warner Brothers qui ont acheté les droits pour environ 1 million de dollars. Des rumeurs véhiculent les noms de William Monahan pour l’adaptation et Leonardo DiCaprio dans le rôle principal. Mais en entendant le remake, on pourra aller voir l’original dans les salles de cinéma françaises en février 2009.
* Disparitions discrètes
Dans les rues Séoul, une ville qui dort jamais, grouille une foule de gens. Une jeune fille cherche du regard l’interlocuteur qu’elle a bout du fil. Un homme jeune, d’allure quelconque, s’approche. Après un bref salut, ils montent dans la voiture de la jeune fille et quittent l’animation du centre ville pour disparaître dans les ruelles d’un quartier résidentiel désert. C’est la dernière fois qu’on la verra. La jeune prostituée travaillait pour Jung-ho, un ancien de la police (incarné par Kim Yun-seok) qui s’est reconverti dans ce business plus lucratif. Jung-ho est peut-être un homme sans pitié dans les affaires, qui n’hésite pas à profiter de certaines situations pour faire du chantage aux clients, il a néanmoins conservé ses vieux instincts de policier. Ceux-ci se mettent soudain en alerte suite à l’appel d’un client dont le numéro correspond à celui de l’homme que l’une de ses « filles » entre guillemet à rencontrer avant de disparaître. Il n’a que le temps de prévenir Mi-jin, la fille déjà en route vers la demeure de l’inconnu.
* Mais où sont les victimes ?
L’intérêt du film ne réside pas dans l’identification du meurtrier, car on sait très rapidement qui il est et ce qu’il a fait. L’intérêt ne réside pas non plus dans la poursuite du même meurtrier car au bout de la première demi-heure, celui-ci est déjà arrêté, menotté et embarqué par la police. Peu de temps après son arrivé au commissariat, il avoue même ses crimes, sous le regard halluciné des policiers présents qui ne savent pas trop s’ils doivent prendre cet aveu, fait si volontairement, au sérieux. On se dit alors que le film ne peut quand même pas s’arrêter là. Et en effet, on a beau avoir l’aveu d’un meurtrier présumé, sans preuve, autrement dit sans cadavre, on ne peut maintenir le suspect en garde à vue plus de 12 heures. Ainsi commence l’épreuve du contre la montre.
Bien que son scénario soit tout à fait original, le film fait penser à un autre policier du genre, le fameux « Memories of Murder » ou « Souvenirs de meurtres » qui mettait en scène un détective zélé et sans scrupule et son jeune associé se débattant tous deux contre un fantôme. Les cadavres ont beau s’accumuler, la cible semble toujours leur filer entre les doigts. Dans « The Chaser », les policiers ont à faire à un homme de chair et de sang, mais ce sont les preuves qui manquent et ils ont beau creuser au hasard dans l’espoir de retrouver quelques victimes, ils s’épuisent à courir après une fausse piste et perdent de vue l’objectif premier : à savoir celui de retrouver éventuellement la dernière victime encore vivante. Les opinions divergentes des uns et des autres, la pression politique qui contribue à la confusion ambiante, toute cette énergie dépensée en vain jouent bien entendu en la faveur de notre ambigu criminel. Interprété par l’acteur Ha Jeong-woo, il nous bluffe avec ses faux airs d’innocent ; mais dès qu’il se saisit de son maillet, on a froid dans le dos. Jung-ho, qui, après la découverte de la petite fille de Mi-jin, en fait une affaire personnelle, saura-t-il rattraper le poursuivi ?
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