Jakjeon ou l’arnaque

A l’affiche depuis le 12 février, « Jakjeon » ou « L’arnaque » de Lee Ho-jae attire tout particulièrement l’attention des spectateurs. Plus d’un million de spectateurs ont vu ce film. Cette production sud-coréenne unique en son genre aborde le milieu du marché de la bourse. Avant même que le film ne sorte, il était déjà surnommé le « Ocean’s Eleven » à la coréenne. A l’heure où l’affaire Jêrome Kerviel est en cours en France, ce film ne manque pas de souligner l’enjeu des transactions boursières.
Un jeune homme, Hyun-soo, sorti d’une université sans renom, et dont la spécialité est le théâtre cherche en vain un emploi. Vivant chichement dans un petit appartement avec sa mère et son petit frère, il rêve de devenir riche. Il investit le peu d’argent qu’il possède dans les actions de l’entreprise de son ami et perd tout. Il se rend alors sur un pont du fleuve Han pour se jeter dans l’eau, mais au lieu de se suicider, il décide de devenir un trader à succès. Cinq années s’écoulent et il devient spécialiste en la matière. Un jour, il réussit une transaction juteuse, mais qui concerne les actions avec lesquelles un groupe d’escrocs préparaient un coup boursier... Attrapé par ces escrocs dont le chef est d’ailleurs un ex-gangster reconverti en homme d’affaires, le jeune homme est forcé de participer à un autre grand coup de 60 milliards de wons.
Le scénario a quelque chose de déjà vu, comme « Ocean’s Eleven », mais ce qui le différencie c’est le caractère du chef dans ce film coréen. Il est habillé de manière élégante de la tête aux pieds, sur mesure, mais son côté naturel cru revient sans cesse nous rappelant son passé de malfrat. Autour de l’homme d’affaires, le groupe est composé de cinq individus, un trader professionnel, un actionnaire principal d’une société fantôme, un manager de fond, un analyste de bourse, notre jeune homme et une femme. C’est elle, conseillère en finance qui gère les fortunes des gros bonnets, qui fournit à la bande l’argent servant à acheter à bons prix des actions fantômes de la société d’un des membres du groupe pour les revendre plus chers aux petits actionnaires. D’où le titre du film, « L’arnaque » !
L’histoire paraît simple, mais elle ne cache pas moins des critiques de la société coréenne, par exemple, sur l’esprit macho des hommes coréens et le mercantilisme exacerbés des sud-Coréens en général. Ce qui est remarquable avec ce film, c’est qu’il est dramatique et comique à la fois. Le cynisme vis-à-vis de la société sud-coréenne mercantile ne manque pas non plus, donc on pourrait éventuellement le classer dans la catégorie humour noir. On trouve beaucoup de scènes d’action dans ce film qui donnent encore plus de charme et de plaisir aux spectateurs. Les actions se succèdent rapidement, en maintenant la tension, ce qui fait que pendant les deux heures de projection, on ne voit pas le temps passer. Il faut retenir son souffles jusqu’au bout, afin de voir le dénouement de l’histoire... Le scénario est bien ficelé. Le casting est adéquat et tous les personnages sonnent juste et contribuent à l’aspect réaliste du film. La tricherie, la traîtrise et les bagarres entre les membres du groupe pour accaparer les 60 milliards de wons sont des moments intéressants.
Nous ne pouvons que vous recommander ce film qui est en train de devenir un incontournable du cinéma sud-coréen. On découvre le talent de l’acteur Park Hee-soon qui tient le rôle principal. Il incarne le chef de la bande, ex-gangster grossier, rude et violent, mais qui veut à tout prix paraître raffiné et intelligent. Il contribue ainsi au succès de ce film. Comédien de formation, on peut prévoir que cet acteur aura un bel avenir devant lui dans l’industrie cinématographique.





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