Blades of Blood

Nous vous en parlons depuis plusieurs semaines, ça y est, le dernier film de Lee Jun-ik est enfin sorti ! Intitulée « Blades of Blood » en anglais, la dernière réalisation de l'auteur des très réussis « Le roi et le clown » et « Radio Star » ne déçoit pas, et nous raconte une belle histoire de capes et d'épées à l'époque Joseon.
Nous sommes au 16ème siècle, à l'époque de la dynastie Joseon. Alors que les envahisseurs japonais frappent aux portes du royaume coréen, la cour du roi se préoccupe surtout de ses ridicules luttes de palais. Une coalition de nobles et de guerriers s'organise donc en parallèle, afin de repousser l'ennemi. A sa tête, Lee Mong-hak, interprété par l'acteur Cha Seung-won, qui ne quitte jamais son grand hanbok blanc, et les deux expressions faciales qui constituent son unique répertoire. (NdlR : Le hanbok est le costume traditionnel coréen). Lee Mong-hak se révèle être un traître, qui se montre plus intéressé par la conquête du trône que par la défense de son pays...
Face à lui se dresse son ancien ami, Hwang Jung-hak, interprété par Hwang Jung-min. Hwang est un chevalier errant aveugle, qui pourtant maîtrise l'épée à merveille. Il prend comme disciple Kyun-ja, un jeune adolescent qui rêve de tuer Lee Mong-hak. Pour les deux hommes débute ainsi une belle traversée de la Corée médiévale, à la recherche de l'ambitieux général au hanbok blanc.
C'est cet aspect du film, ce road movie initiatique au milieu de somptueux paysages, qui est le plus intéressant. L'acteur Hwang Jung-min est excellent dans le rôle de ce clochard zen, ce vieux chevalier aveugle aux vêtements élimés, qui répond aux coups d'épées et aux pires périls par un petit rire amusé, une esquive, et une contre-attaque ravageuse. Sa méthode pour former Kyun-ja, qui consiste essentiellement à le rouer de coups de bâton et à l'humilier à chaque instant, fera beaucoup rire : Hwang est hilarant, et il est impossible de ne pas tomber sous le charme de ce personnage improbable d'escrimeur aveugle, qui peut se guider à l'oreille pour terrasser un régiment, puis qui se met à pester parce qu'il n'arrive pas à remettre son épée dans son fourreau. Ces scènes burlesques sont les plus réussies du film, et rappellent d'ailleurs ce grand classique des films de Jackie Chan, « Drunken Master ». Les scènes de combat, plus sérieuses, sont elles aussi bien chorégraphiées et très plaisantes.
Au milieu de leur brinquebalante équipée, notre duo s'arrête dans une maison de plaisir, où Hwang montre qu'il n'y a pas que l'épée qu'il manie à merveille, et qu'il possède aussi de grands talents d'acupuncteur. L'une des courtisanes du lieu est Baek-ji. Interprétée par la toujours aussi belle Han Ji-hye, à qui le port du hanbok va à ravir, Baek-ji est l'amante de Lee Mong-hak, qui l'a trahie. Pourtant toujours amoureuse, elle décide de le tuer, et se joint aux deux chevaliers. Son rôle est hélas essentiellement décoratif, à tel point que lors de la scène du carnage final, le spectateur ne saura même pas quel sort lui est réservé.
L'histoire se finit en effet dans un Séoul envahi par les Japonais, ce dont nos héros n'ont cure, tout affairés qu'ils sont à régler à coups de sabres leurs différents, dans un palais de Gyeongbokgung qui semble un peu trop neuf. Malgré une fin un peu décevante, « Blades of Blood » reste un bon film historique. Certes moins captivant que « Le roi et le clown », ses scènes burlesques, et le talent de Hwang, font de ce film un excellent divertissement.






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