A Million

« Shibeok » signifie, en coréen, un milliard. « Shibeok » est aussi le titre du blockbuster de l’été 2009 également intitulé en anglais « A million », pour ceux qui pensent en dollars... parmi lesquels les producteurs, qui visiblement ont pensé gros sous et billets verts pour concevoir ce projet. Le film, réalisé par Cho Min-ho, réunit ainsi toutes les jeunes stars sud-coréennes les plus en vues du moment, surfe sur un sujet tendance, et offre à son public de belles images et une esthétique très cool. Hélas, dans le nombre « Shibeok », il y a aussi beaucoup de zéros...
Le film débute à Séoul. 8 jeunes gens, tous issus de milieux très différents, apprennent avec joie qu'ils ont été sélectionnés pour participer à un grand jeu de télé-réalité, de type « survivor ». Ils sont envoyés en Australie pour s'affronter dans une série d'épreuves. Chaque jour, un candidat est éliminé. Très vite, nos 8 jeunes à la cool vont se rendre compte que le mot « éliminer » était à comprendre dans le sens le plus littéral qui soit... et qu'ils sont pris au piège. Leur bourreau est un mystérieux « maître du jeu », qui orchestre, avec un implacable talent et pour des raisons inconnues, cet impitoyable jeu de massacre. Malgré tous leurs efforts, ils ne vont pas pouvoir empêcher le macabre décompte qui, chaque jour, les décime.
Sans surprise, le film met en scène toute une série de personnages stéréotypés, pas franchement sympathiques par ailleurs, interprétés par une pléiade de stars. Shin Min-a est une jeune fille naïve mais courageuse, Park Hae-il interprète un geek surdoué et obsédé par sa caméra, et Lee Min-ki est un beau jeune homme agressif et sans pitié. Traqués, les personnages vont s'entraider, avant de sombrer dans la folie au fur et à mesure que leur nombre se restreint.
L'histoire s'inspire vaguement du célèbre roman « 10 petits nègres », le génie d'Agatha Christie en moins. En lieu et place de l'île du roman, le désert australien. Le film ressemble à une publicité pour des jeans ; même mourants de soif, courants sous les balles du maître du jeu, nos personnages savent rester classes et porter beau. Une esthétique très cool, de très belles images de désert, de couleurs vives et chaudes, des paysages bien choisis, on se croirait dans un clip pour une agence de voyage.
Hélas... beaucoup d'efforts gâchés par un script faiblard : les retournements de situation sont trop improbables, les comportements trop étranges pour que l'on puisse croire une seconde à l'histoire qu'on nous raconte. Chaque scène du film donne une impression de déjà-vu. Côté acteurs, entre les yeux exorbités de Lee Min-ki pour montrer qu'il est fou, et le jeu complètement plat de Shin Min-a, on peut aussi regretter que des acteurs qu'on a vu pourtant bien meilleurs par ailleurs n'aident pas beaucoup le spectateur à rentrer dans l'histoire. La jeune actrice joue avec la même conviction que si elle participait au jeu des Chiffres et des Lettres... c'est vrai qu'elle crie un peu plus fort quand elle comprend que son compte est bon.
L'intention est pourtant là. Le film ambitionne visiblement d'être une réflexion pas trop compliquée sur le thème de la noirceur de la nature humaine... Hélas, c'est raté. La chute finale réussit l'exploit d'être à la fois ultra-prévisible, et totalement invraisemblable. Nous laisserons les spectateurs juger si le jeu, justement, en valait la chandelle. Mais pourquoi boudez son plaisir ! Si vous aimez la télé-réalité, les séries B, et si vous voulez admirer Shin Min-a qui enlève son t-shirt, alors n'attendez plus, « Shibeok » est fait pour vous !






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