mercredi 18 août 2010

Troisième essai pour Naro, la fusée sud-coréenne 2010-08-17

Après deux premiers lancements ratés, la fusée spatiale sud-coréenne KSLV-1, alias Naro, devrait, prochainement, effectuer un nouvel essai. Cette décision a été prise par le ministère des Sciences et de la Technologie et par l’institut sud-coréen d’aérospatial lors de la réunion qui s’est tenue du 9 au 12 août derniers à Daejeon. Cette rencontre avait pour but premier de discuter de l’échec du second lancement pourtant encadré par la Russie.


La fusée Naro

La fusée spatiale sud-coréenne KSLV-1 mesure 33 mètres de haut, avec un diamètre de 2,9 mètres pour un poids de 140 tonnes. Naro est une fusée à deux étages qui devrait pouvoir placer en orbite, à 300 kilomètres de la Terre, un satellite de 100 kg. Le premier étage de la fusée est un moteur-fusée de 170 tonnes à propergol liquide qui a été développé par l’entreprise russe Khrunichev sur le modèle de la fusée Angara. Le second étage de Naro, qui possède un moteur-fusée à combustible solide de 7 tonnes, a été entièrement conçu et fabriqué à l’aide de technologies sud-coréennes.
Le projet « Naro » a débuté en 2002 avec l’idée de « propulser dans l’espace un satellite sud-coréen grâce à un lanceur également « made in Korea » depuis la Corée du Sud. Le lancement de Naro marque un tournant pour le programme spatial sud-coréen. Pour une mission spatiale réussie, trois conditions doivent être réunies : le pays doit posséder un centre spatial, maîtriser la technologie pour créer « la charge utile » (le satellite ou l’élément que l’on désire envoyer dans l’espace), et avoir un lanceur (la fusée). La Corée du Sud s’est dotée de son propre centre spatial en juin 2009 : le Centre spatial Naro et possède la technologie nécessaire pour développer seule la charge utile. Néanmoins, le pays du Matin clair ne possède pas encore la technologie pour créer seul le lanceur. En effet, ce véhicule requiert une technologie extrêmement complexe, et les pays qui possèdent ce savoir sont souvent réticents à le partager. La collaboration avec la Russie devrait permettre aux sud-Coréens de construire très prochainement leur propre lanceur.


Les échecs

Lors du premier lancement de Naro, le 25 août 2009, la fusée avait été allumée à 16:59:56.2 et l’engin avait décollé à 17:00. Néanmoins, lors de la mise en orbite du satellite, un côté de la coiffe qui protège le satellite lors du décollage ne s’était pas ouvert, empêchant la fusée d’atteindre l'orbite visée en raison du poids de la coiffe, ce qui a entraîné l’échec de la mission.
Les scientifiques avaient résolu ce problème pour le second lancement. Mais lors du second lancement, rien ne se passa comme prévu. Naro devait décoller le 9 juin 2010, à 17:00, mais, à 14h le compte à rebours fut stoppé à cause d’un dysfonctionnement des extincteurs qui se trouvaient à proximité de l'aire de lancement. Les experts sud-coréens et russes ont donc reprogrammé le lancement pour le 10 juin dans l’après-midi. Le lendemain, après le décollage réussi de la fusée, la communication fut coupée pendant 137 secondes causant l’explosion de Naro qui s’est ensuite écrasé.


Troisième lancement

Développer l’astronautique d’un pays est un processus long et semé d’embûches. Deux échecs sont monnaie courante pour la conquête de l’espace. Pour le troisième essai, il était nécessaire d’analyser les responsabilités de chacun dans l’échec du second essai. En effet, pour des raisons financières, il était important de savoir si l’explosion de la fusée était due à un dysfonctionnement dans le premier étage de la fusée développé par la Russie. Pour ce faire, 26 experts russes et sud-coréens ont été réunis du 12 au 16 juillet à Moscou. Lors de cette réunion, il a été convenu de la nécessité de tests complémentaires pour déterminer les causes de l’explosion mais il a été aussi décidé qu’un troisième lancement aurait lieu prochainement.

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