Le constructeur automobile Ssangyong a choisi son racheteur prioritaire

2010-08-13

L'entreprise indienne Mahindra & Mahindra vient d'être choisie comme racheteur prioritaire du constructeur automobile sud-coréen Ssangyong. Spécialisé dans la production de 4x4, ce dernier avait été placé sous administration judiciaire en février 2009. Un accord d'intention entre les deux groupes devrait être signé dans le courant du mois, avant la conclusion du contrat de vente en novembre. Ssangyong espère que cette procédure de rachat lui permettra de sortir la tête de l'eau.

Mahindra & Mahindra est le plus grand constructeur de 4x4 en Inde. Sa société mère, Mahindra Group, affiche un capital de 5,5 milliards d'euros, emploie plus de 100 000 personnes et représente environ 10 % du marché automobile local. Avec des usines implantées dans 15 pays, le groupe est résolument tourné vers la croissance à l'international.

La motivation et l'ambition affichées par cette entreprise indienne ont poussé Ssangyong à la choisir comme repreneur prioritaire. D'une part, l'offre de rachat est estimée à 600 milliards de wons, soit un peu moins de 400 millions d'euros - une somme nécessaire pour couvrir les dettes de Ssangyong. D'autre part, Mahindra a choisi les banques d'investissement Samsung Securities et Rothschild comme consultants et a envoyé une équipe de 25 personnes pour réaliser un audit préalable auprès du constructeur sud-coréen.

En octobre 2004, c'est le chinois Shanghai Automotive qui avait repris Ssangyong, une expérience qui ne s'est malheureusement pas avérée concluante. Le manque d'investissements et de résultats a poussé Shanghai Automotive à abandonner la firme sud-coréenne en février 2009. Cette fois, Ssangyong s'est montré particulièrement attentif à la stratégie de gestion proposée par Mahindra. Contrairement à Shanghai Automotive, l'entreprise indienne devrait ouvrir la voie vers le marché automobile américain. Une réussite auprès des Etats-Unis aurait assurément des répercussions très positives sur la santé financière de Ssangyong.

Le succès de la reprise, en 2004, d’un autre constructeur sud-coréen, Daewoo Commercial Vehicle, par le groupe automobile indien Tata constitue pour Ssangyong un exemple encourageant. Toutefois, le chemin est encore long avant la remise sur les rails de l'entreprise. Celle-ci devra mener à bien les négociations du prix de vente, réussir à replacer ses travailleurs actuels et parvenir à redorer son image.

En tout cas, Mahindra semble avoir mûrement réfléchi sa stratégie de gestion. On peut donc espérer que l'alliance entre les technologies de pointe de Ssangyong et la bonne situation financière de Mahindra constituera pour l'avenir un duo gagnant.