Haetae et Hanbok

Cette semaine, nous passons à la lettre H.
Avec, pour premier mot, le mot haetae (해태) ou haechi (해치).
À Séoul, lorsque l’on est face au palais Gyeongbok, on voit surtout sa porte principale, appelée Gwanghwamun (광화문), qui donne son nom au quartier. Ce nom signifie « porte du devenir lumineux » en caractères chinois (光化門). De chaque côté de cette porte, sont deux créatures fabuleuses, ou plutôt leurs statues. Ces deux animaux fabuleux coréens sont des haetae ou haechi, et flanquent donc la grande porte principale du palais Gyeongbok. Gardiens du palais, ils sont devenus les gardiens emblématiques de la Corée, et leur image est très familière pour les Coréens.
Mais contre quoi sont-ils les gardiens ? lorsque l’on a construit ce palais, les géomanciens se sont aperçus que, de l’autre côté du fleuve, le mont Gwanak était trop grand. D’ailleurs, la porte, Gwanghwamun, s’est écroulée lors de sa construction. On a donc mis ces deux gardiens pour garder la montagne et l’empêcher de nuire sur ce palais.
Ces animaux sont des chiens mangeurs de feu, et sont donc à même de contrer la trop forte énergie émanant de ce mont. Et ça a marché, puisque la porte fut reconstruite et qu’elle tient toujours. Elle est en ce moment en réfection, et devrait être de nouveau visible le 15 août 2010.
En attendant, ces Haechi, si familiers aux Séouliens, sont devenus les symboles de la ville de Séoul.
Le deuxième mot de la semaine est le mot hanbok (한복).
Le hanbok est le vêtement traditionnel coréen, normalement en soie, mais aussi en jute ou en ramie. Il est coloré, et composé principalement de deux parties.
Un gilet, appelé jeogori (저고리) et une jupe appelée chima (치마), enroulée au-dessus d’un jupon et qui descend jusqu’au sol, ceci pour les femmes, évidemment. Les hommes, eux, portent un baji, (바지), un pantalon très, très large.
Ces vêtements étaient à l’origine attachés à l’aide de rubans, noués grâce à un nœud spécial, appelé goreum (고름), ce qui veut dire… nœud.
De nos jours, les hanbok ne sont plus portés que pour les cérémonies traditionnelles, mais ils ne sont pas en voie de disparition, car des hanbok modernes sont nés, en tissus plus faciles à nettoyer, et qui peuvent êtres mis tous les jours. Ils sont dessinés par les plus grands couturiers coréens et sont assez appréciés pour toute occasion, même les plus formelles.
Traditionnellement, les hanbok se recyclaient, ceci il y a plus d’un siècle. Car ces beaux tissus n’étaient pas directement jetés à la première tache, on s’en doute bien. Mais leur traitement était particulier.
Tout d’abord le col blanc et rigide était en papier épais. La raison était que cette partie était en contact direct avec le cou, et ceux qui tentent de ravoir leurs cols de chemises le savent, cette partie se salit très vite et beaucoup. Ce col blanc de papier était non pas lavé, mais régulièrement changé. C’est d’ailleurs toujours le cas des hanbok de cérémonie modernes.
Quant au reste du vêtement devenu trop sale, il était décousu pour que chaque pièce soit lavée à la main et recousue avec du fil neuf. Mais le vieux fil était conservé et servait aux coutures invisibles telles celles des ourlets, par exemple.
Et parfois, lorsque le tissu commençait à voir ses couleurs passées, on le recousait à l’envers pour que le dedans se retrouve dehors.
Enfin, arrive un moment où le vêtement est vraiment trop vieux. Le tissu est alors récupéré pour faire des patchworks, par exemple. S’il est en coton ou en toile de jute, l’usure l’a rendu assez doux pour être utilisé pour faire des couches convenant à la peau délicate de bébé.
Enfin, le tissu finit sa vie en chiffon pour faire du nettoyage.
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