jeudi 29 juillet 2010

cinema coreen : Ogamdo

Comme son titre anglais l'indique, « Ogamdo », ou « The five senses of Eros », « Les cinq sens d'Eros », est un film qui parle d'amour sensuel... Hélas, si « Ogamdo » est parfois troublant, ce ne sont pas toujours pour les bonnes raisons.

« Ogamdo » est ce que l'on appelle un omnibus, c'est à dire un film composé de plusieurs segments mis bout à bout, et dont chacun a été commis par un réalisateur différent. Cinq historiettes très variées et inégales, toutes placées sous le signe de l'amour et d'Eros, qui nous racontent des histoires de couples qui, le plus souvent, souffrent. Il y en aura pour tous les coups, et pour tous les goûts, des inévitables romances adolescentes, à une histoire de magie et de fantôme, en passant même par une intrigue bizarre de vampires lesbiennes qui aiment à rire comme des hystériques.

Le film nous offre aussi quelques conseils amoureux indispensables, fort utiles à celles désireuses d'apprendre à jeter un regard sexy, ou à ceux qui brûlent de savoir comment aborder une jolie fille dans un TGV. Dans « Ogamdo », le romantisme est un maître-mot, donc on boit du vin, italien de préférence, et on choisit des titres étrangers, français si possible. Et pour faire plus artistique, on n'hésite pas à présenter à l'écran des symboles de l'amour physique pas trop difficiles à déchiffrer, comme la pomme...

Une pléiade d'acteurs renommés a participé à ce film ; par manque de place et par indulgence, je me retiendrai de tous les nommer ici. Car ils semblent pour la plupart se demander ce qu'ils font là, une interrogation qu'ils communiquent avec talent à leur spectateur, lequel se pose très vite la même question. L'idée qui sous-tend le film, et qui se résume à déshabiller des acteurs célèbres et à les obliger à prendre un air inspiré pour susurrer chacune de leurs répliques, ne suffit pas. C'est dommage : beaucoup de ces acteurs sont très bons, mais ces histoires trop courtes et souvent mièvres ne leur ont laissé aucune chance.

S'il faut prendre un exemple, on pourrait mentionner Kim Hyo-jin, une actrice assez peu connue, absolument sensationnelle dans son rôle d'amante obstinée, très troublante sous son lourd maquillage et ses vieux T-shirt. Hélas, le réalisateur s'est mis en tête de lui faire faire des tours de magie, romantiques certes, mais des tours de magie quand même.

Les différentes histoires qui se succèdent se marient finalement assez mal, et « Ogamdo », notre brinquebalant omnibus de l'amour, glisse souvent de l'érotisme... au cul cul la praline. Bien sûr, vous verrez des très beaux acteurs, de splendides actrices, quelques scènes sensuelles, des baisers, et des petits morceaux de peau et de corps bien innocents, suffisants cependant pour interdire le film au moins de 18 ans.

Mais cet érotisme est aussi le plus souvent accompagné de sentiments tels que la tristesse, les regrets, la colère, la trahison, la culpabilité... Si le film offre un peu de sexe, ce dernier est rarement synonyme de plaisir, ce qui est quand même sacrément dommage. Est-ce là une conséquence inévitable du très fort confucianisme qui règne toujours en Corée du Sud ? Toujours est-il que ces « Cinq sens d'Eros » ont hélas définitivement raté leur rendez-vous avec Epicure.

Si vous êtes un incorrigible romantique, si vous rêvez de maladies incurables qui rendent tristes, ou plus prosaïquement si vous voulez admirer des pectoraux de beaux garçons, des créatures langoureuses en petite tenue, ou encore des femmes fatales qui font de la magie, alors n'hésitez pas, « Ogamdo » ne vous décevra pas !

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