jeudi 29 juillet 2010

cinema coreen : Ninja Assassin

La célèbre star de la pop sud-coréenne Be, ou Rain, poursuit avec succès sa carrière à Hollywood. Dans « Ninja assassin », un film réalisé par James McTeigue et produit par les frères Wachowski - les réalisateurs de « Matrix » -, il interprète Raizo, le ninja le plus redoutable du monde...

Depuis plus de mille ans, le clan des Onazus, une très secrète société ninja, fournit des assassins aux gouvernements et aux organisations capables de se payer ses services. Silencieux comme des chats, armés de katanas affûtés et habillés de redoutables pyjamas noirs, ces tueurs sans âme sèment la terreur dans le monde. Raizo est l'un d'entre eux. Comme tous ses petits camarades ninjas, c'est un orphelin, qui a été recueilli enfant par le clan Onazu et envoyé dans l'école des ninjas, un temple perché au sommet d'une montagne, façon « Kung-fu Panda ». Pendant sa dure formation, constituée de diverses tortures et épreuves sanguinolentes, Raizo tombe amoureux d'une jolie ninja. Les deux tourtereaux s'aiment, et ils parviennent à s'écouter le cœur en souriant, c'est très beau. Katana que l'amour... Hélas, les romances ninja, ça ne dure jamais très longtemps – c'est sans doute pour cela que le cinéma contemporain nous en offre assez peu -, et la ninjette sera vite assassinée par l'impitoyable chef des Onazus.

Fatigué par tant de violence, Raizo décide de rompre avec son clan, et vit caché dans un petit appartement, où il s'entraîne à poil à lancer des shurikens sur le mobilier de sa proprio. Pendant ce temps, à Berlin, Mika enquête. Mika est une agent spéciale d'une vague organisation d'espionnage très secrète – tellement secrète qu'on ne sait pas très bien ce qu'elle est, mais ça n'a guère d'importance. Mika a découvert la terrible vérité des assassins ninjas, une découverte qui la met en danger de mort. Heureusement, pour la sauver, Raizo accepte d'interrompre son entraînement – mais pas de remettre sa chemise : montrant son beau torse musclé lardé de cicatrices, Raizo va affronter à lui tout seul l'intégralité de l'effectif de l'école des ninjas, le plus souvent au ralenti et au son d'une musique de jeu vidéo. Les combats ultra-violents se succèdent, les membres coupés et les morceaux de corps les plus improbables vont voler aux quatre coins de l'écran, au milieu de geysers de sang du plus bel effet. Le boss de fin de niveau sera son ancien maître, qu'il n'hésitera pas à hacher menu comme les autres.

"J'ai déjà affronté des gangs, des cartels de la drogue, et des institutions financières internationales... mais une menace comme celle des ninjas, je n'en ai jamais rencontrée !" chuchote, terrorisé, un agent secret, entre deux carnages. Mais « Ninja assassin » ne se résume pas seulement à une succession de combats chorégraphiés où nos tueurs virevoltants font preuve de leurs pouvoirs surnaturels. Le film nous prodigue aussi quelques remarquables salmigondis de péroraisons vaguement orientales et de philosophie ninja, concernant l'honneur, le combat, et la découpe en fines tranches.

La présence de l'acteur sud-coréen Jung Ji-hoon alias Rain est le principal argument marketing du film au pays du Matin clair. Pas grand-chose à signaler de ce côté-là, si ce n'est qu'il parle bien anglais, et qu'il montre toute l'expressivité qu'on est en droit d'attendre d'un ninja.

Les films de ninja ont disparu des écrans à partir du milieu des années 80. Avec son intrigue pour le moins confuse, ses plans épileptiques et hémoglobineux, et son scénario sans la moindre surprise, « Ninja assassin » vient, avec talent, de nous rappeler pourquoi.

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