Langue, logement et loyer

Cette semaine, nous continuons avec la lettre L.
Ainsi qu’avec le mot langue, car après l’histoire du coréen, voici quelques mots sur sa structure, ainsi qu’un fait culturel.
Le Coréen est une langue atonale (contrairement au chinois), SOV, polysyllabique et agglutinante (comme le hongrois). Atonale signifie bien sûr que la langue ne considère pas les tons comme différenciant des mots, SOV signifiant Sujet Objet Verbe, l’ordre des mots d’une phrase standard en coréen, le français étant une langue SVO, Sujet, Verbe, Objet. Polysyllabique signifie que les mots comportent plusieurs syllabes (au contraire du chinois, monosyllabique) et agglutinante signifie que, sur un radical, on ajoute des préfixes, infixes et suffixes, en bref des particules, indiquant le sens, la fonction grammaticale etc.
Culturellement, les Coréens ont une réaction binaire vis-à-vis des étrangers qui parlent plus ou moins leur langue, « zéro » ou « un ».
« Zéro » car certains Coréens considèrent qu’un étranger n’apprend pas leur langue et n’en a cure, et donc cette catégorie de Coréens ne s’attendra pas à comprendre un étranger. Inconsciemment il érigera un blocage mental qui l’empêchera de comprendre malgré toute la bonne volonté qu’on y mettra.
« Un » car la télévision exhibe régulièrement des étrangers qui parlent très, très bien coréen. Il suffit donc de dire trois mots à peu près bien prononcés et on sera assimilé à un de ces étrangers, recevant alors une cascade de mots au débit d’une mitraillette.
Bref, dans les deux cas la communication ne sera guère facilitée…

Le deuxième mot de la semaine est le mot logement.
Il y a plusieurs types de logement en Corée, et dans ce pays à forte densité de population, il n’est pas inutile de les connaître.
Premier type de logement, celui qui saute aux yeux avant même de fouler le sol du pays du matin clair, les immeubles. On les aperçoit très vite par le hublot de l’avion, avant même l’atterrissage. Mais c’est moins vrai maintenant que l’aéroport international est sur une île, au large de la ville d’Incheon. Ces immeubles sont nombreux, un peu partout, et assez grands, car si par le passé ils dépassaient rarement les 4 étages, ce n’est plus le cas désormais, la moyenne doit être autour de 22 étages. Mais on voit de plus en plus de grandes tours beaucoup plus élevées, et les tours d’habitations dépassant les 50 étages sont de plus en plus fréquentes. En tout cas, cela ne plaira pas aux amoureux de paysages plus naturels et moins urbains.
Autre type de logement, celui-ci plus modeste en taille. Ce qu’on appelle en coréen des villa (빌라), mais cela n’a absolument rien à voir avec des maisons au bord de la mer. Il s’agit en fait de petits immeubles dépassant rarement les quatre étages, et ayant plutôt la taille d’une grande maison. Là où les grands immeubles sont construits par des grandes sociétés immobilières, les villas sont plutôt construites par des particuliers.
Dernier type de logement, la maison individuelle. Et là se fait une différence entre les riches et les pauvres, car se sont soit les Coréens très riches qui habitent des pavillons avec jardin, soit les plus pauvres qui habitent des maisons plutôt vieilles et assez petites.
Enfin, il existe, même à Séoul, des maisons traditionnelles. On les appelle les hanok 한옥, du nom de leur toit. Il existe encore dans quelques endroits des quartiers de ces maisons.Ces maisons sont en forme de L, ce qui leur permet d’avoir une petite cour intérieure, de quelques mètres carrés.

Troisième mot de la semaine, non sans rapport avec le deuxième, c’est le mot loyer.
Le système coréen pour payer la location d’un appartement est unique au monde. On paye l’équivalent de plusieurs années de location en emménageant, et on ne paye plus rien ensuite. Et cette énorme somme sera rendue au moment du départ de l’appartement, mais sans les intérêts. L’inconvénient, c’est qu’il faut pouvoir les sortir ces millions de wons ! Le système de loyer mensuel existe aussi quoique plus rare, et plus cher, au bout du compte, ainsi qu’un système mixte, avec dépôt de base moins cher, mais « petit » loyer mensuel à payer.