jeudi 12 août 2010

Cette semaine, nous passons à la lettre I.

Le premier mot est le motIsolation.
La Corée est une péninsule, mais en fait elle a plutôt un statut d’île. En effet, elle est rattachée au continent par le Nord, mais, depuis 1945, et la division de la Corée, la Corée du Sud ne peut aller sur le continent par voie terrestre, puisque la frontière entre les deux États, qui est jouxtée de part et d’autre de la DMZ depuis 1953, est imperméable.
Et la Corée du Nord, depuis l’effondrement du bloc communiste, se retrouve elle aussi isolée, cette fois-ci diplomatiquement.
Donc un Sud isolé géographiquement du continent, et un Nord isolé diplomatiquement, voilà ce qui peut résumer la situation de la péninsule.

Le deuxième mot de la semaine est Internet.
Avec une avance de la Corée sur les autres pays qui n’est plus à démontrer, en 2009, le taux de pénétration était supérieur à 80 %, et plus de 70 % de ces connexions étaient à haut débit.
Depuis les années 1990, le gouvernement coréen a tout misé sur le grand réseau et, il faut le reconnaître, avec succès. La plupart des lieux publics donnent accès à un réseau wifi, sans compter les nombreux cafés et restaurants. Et le tout, gratuitement.
Quant à ceux qui n’auraient pas de machine, les « PC-bang », sortes de cybercafés, sont très nombreux et très abordables, et ouverts 24 h / 24. Pas de problème donc pour se connecter.
Et ce qui marche bien en Corée, c’est aussi le commerce en ligne, un secteur très dynamique. On peut même commander directement ses fruits et légumes à l’hypermarché du coin, il s’occupe de la livraison.
En un mot, pratiquement plus besoin de sortir de chez soi. Mais il y a un revers à cette médaille, c’est l’addiction des jeunes et même moins jeunes à Internet, notamment aux jeux en ligne.
Les cybercafés coûtent pour beaucoup moins d’un euro de l’heure, et ceci pour un service informatique de haute qualité puisque ces ordinateurs sont tous reliés à Internet à haut débit, sur des machines très rapides, à grande capacité graphique, sonore et de mémoire. Un rêve pour les amateurs de jeux vidéo. Là où le problème se pose, c’est que les jeux vidéo peuvent devenir une drogue dont on ne peut pas se passer, ce qui fait de nombreuses victimes. Elles se retrouvent dans une spirale assez terrible d’accoutumance : elles sont de plus en plus souvent absentes de leur travail pour pouvoir jouer, jusqu’à finalement être licenciées.
Le problème est que ces PC-bang sont ouverts 24 h / 24 et vendent aussi de la nourriture, comme des sandwichs, des chips et autres nouilles instantanées, on peut donc pratiquement y passer sa vie, ce que font malheureusement certaines personnes, mangeant peu, fumant beaucoup, rentrant chez elles juste pour se changer et se doucher de temps en temps, elles se retrouvent coupées du monde et isolées. Leur seule compagnie est celle des autres joueurs, qui sont parfois à des centaines de kilomètres de là. Elles restent donc dans ces cybercafés à dormir à peine et mangeant peu, se concentrant beaucoup, ce qui épuise leur organisme et peut conduire à une crise cardiaque, il y a ainsi plusieurs morts par an.
Heureusement, il y a une prise de conscience du problème, puisque de plus en plus de Coréens vont voir un psychologue pour se défaire de cette habitude qui peut être mortelle mais aussi aliène l’individu. Et des lois strictes ont été mises en place pour protéger les enfants.
Enfin autre problème, c’est que l’Internet coréen est replié sur lui-même. Les Étranger ne peuvent pas ou difficilement aller sur les sites coréens, en raison du problème du numéro d’identité coréen qui leur est demandé. Même lorsque l’on est sur place, c’est difficile pour un étranger, car leur numéro d’identité fonctionne rarement, mais en dehors des frontières coréennes, c’est pratiquement mission impossible.
Et les Coréens sont aussi dans leur bulle de sites coréano-coréens. Car Daum, Cyworld ou Naver, bien qu’innovant parfois aussi, copient tout ce qui se fait ailleurs, comme la mise en ligne de vidéo dont YouTube est le leader mondial, ce qui fait que les usagers coréens ne se sentent pas obligés d’aller voir ce qui se fait dans le reste du monde et donc de s’ouvrir. Et c’est vrai aussi pour les moteurs de recherches coréens, qui ne sont pas du tout efficace pour les langues autres que le coréen, à part peut-être l’anglais.

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